Un maquis FTP du limousin massacre 27 civils à Bourg-Archambault en 1944

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Stèle commémorative des 27 civils français fusillés sans raison par le Maquis noir Sandlarz à Bourg-Archambault(86 Vienne) en juillet 1944

Autre problématique peu ou pas explorée dans l’historiographie poitevine, est la présence de «Maquis noirs», soit des bandes armés devenus FFI en août 1944. L’historien Fabrice Grenard a recensé plusieurs «Maquis noirs» en France qui ont commis des exactions et des pillages dès 1943. Si la majorité des résistants ont été honnête et patriote, certains groupes ont abusé de leur nouveau pouvoir pour leur compte personnel ou leur idéologie politique, parfois même les deux. Pour la Vienne, la justice a recensé plusieurs cas de groupe FTP ayant participé à un «impôt politique» et des exécutions «exemplaires» qui n’étaient pas justifiées. La tragédie de Bourg-Archambault (86) avec le «Maquis Sandlarz est exemplaire d’un trou de mémoire. Groupe venant de la Haute-Vienne voisine (87), Albert Sandlarz alias «Capitaine Albert» n’est pas un FFI dernière heurecar il est nommé par l’état-major FTP sud pour commandé un maquis composé de déserteurs russes et mongols de la Whermacht. Cupide et fanatique, Sandlarz va appliquer une justice «révolutionnaire» contre 27 civils de la région, les exécutants sans jugement et pillant leur bien. Les femmes n’échappe pas à cette épuration «morale».

En décembre 2013, je suis allé visiter le village de Bourg-Archambault pour voir son château, lieu ou les FFI ont faits prisonniers 300 à 500 PGA allemands. Parallèlement  à ma recherche pour retrouver les corps des jeunes auxiliaires allemandes disparues, j’ai eu la surprise de découvrir une autre histoire de massacre oublié dans l’historiographie poitevine. Durant l’été de juin à septembre 1944, un hameau abandonné appelé «Le Moulin» se trouvant dans les boisées environnant du village de Bourg-Archambault  a été un lieu de regroupement pour différents groupes maquis de la Vienne et de la Haute-Vienne.

L’affaire des 27 civils fusillés par le maquis noir Sandlarz en aout-septembre 1944 a fait l’objet d’une recherche intéressante par l’historien français François Grenard. Cependant, les archives départementales de la Vienne m’ont confirmées que bien avant le  FTP Sandlarz, le maquis poitevine Cram a utilisé «Le Moulin» comme lieu d’exécutions sommaires sur des poitevins accusés de collaboration. Il semble que les corps n’ont jamais été retrouvés par la justice entre 1948 et 1959 car aucun FFI n’a indiqué l’endroit exact…

La confession d’un jeune résistant du maquis «Sandlarz»  à la justice française en 1948, nous éclaire sur les circonstances de la disparition de Jeanine Morgat, jeune fille de 20 ans et de son père Pierre Morgat exhumé le 18 novembre 1944 sous l’autorité du parquet de Poitiers avec 17 autres personnes exécutées par Albert Sandlartz. «Le 21 juillet Mr Morgat et sa fille ont été amenés de St Sulpice-les-Feuilles et emmenés dans les bâtiments du Moulin. Le lendemain matin sur l’ordre du capitaine Jean  Sandlarz, Mr Morgat a été tué par un mongol d’une balle dans la nuque. La jeune fille quelques instants plus tard a été amenée également sur l’ordre du capitaine et après qu’il lui ait promis la liberté, au moment ou elle s’éloignait, il la tua par derrière dans la tête d’une balle de révolver calibre 11-43 colt américain. Il remit tranquillement son révolver dans sa ceinture et donna l’ordre a deux mongols d’emmener le corps. Cette jeune fille avait pleuré toute la nuit et mes camarades avaient essayés de la rassurer».